Le risque de coupon sur les AT1

Compte tenu des perspectives macro-économiques, la question du paiement des coupons sur les AT1 est aujourd’hui, selon nous, le risque principal de ce marché. Il peut, nous semble-t-il, provenir de deux sources :

  • Par principe, les banques peuvent se voir contraintes de ne pas payer de coupons si leur niveau de capital descend au-dessous d’un seuil, le “Seuil MDA”, pour Maximum Distributable Amounts.
  • Les autorités pourraient imposer ce non-paiement aux banques

La question du non-paiement des coupons d’AT1 doit donc se décomposer en trois questions que nous détaillons dans la notre ci-contre.

Andrea Enria, Président du conseil de surveillance prudentielle (donc le responsable de la supervision bancaire de la BCE), a précisé publiquement le 30 mars “que la BCE n’avait pas l’intention d’ordonner aux banques de suspendre le paiement des intérêts sur leurs instruments de dette hybrides tier1 ou tier2“.

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De nombreuses banques (RBS, UniCredit, Société Générale, etc.) ont précisé dans leur communication que la suspension de dividendes n’a aucun impact sur les coupons d’AT1.

Pourquoi ?

  • Dividendes et coupons AT1 sont de nature très différente : un dividende non versé n’est pas définitivement perdu. L’argent reste dans la banque et reste donc la propriété de l’actionnaire. Il est possible de verser un double dividende l’année suivante. Un coupon AT1 non payé est définitivement perdu (avec impossibilité de verser un double coupon l’année suivante).
  • La suspension de dividendes représente une économie substantielle (environ 50 points de base de CET1, variable selon les banques). La suspension des coupons d’AT1 représente une économie insignifiante (environ 5 points de base de CET1) alors que l’impact négatif potentiel sur le marché (et la capacité des banques à émettre à l’avenir) pourrait être important.

Nous ne voyons pas de pression particulière pour pousser les banques à ne pas payer des coupons AT1. Au contraire, certaines banques (ING, SEB) ont été autorisées à rembourser des AT1. Toutes les annonces récentes indiquent que le consensus semble se fixer sur des restrictions de dividendes et de buybacks.