Résumé

  • Sur la politique italienne, nous voyons principalement deux scénarios possibles avant la fin de l’année 

La stratégie du président Mattarella consiste à faire de la sortie de l’Euro un point clé de la prochaine campagne électorale. Le PD et FI1 pourraient augmenter leur score et inverser la tendance actuelle ; avec une éventuelle coalition Lega+FI ou Lega+FI+PD. Aussi incroyable que cela paraisse, M. Berlusconi pourrait jouer un rôle proéminent dans ces discussions

La stratégie du président Mattarella échoue et le Lega et le M5S seront renforcés et finalement au pouvoir. Nous considérons ce scénario comme le plus probable.

  • Que signifierait une coalition M5S-Lega pour l’Italie et l’Europe ?

L’adhésion à l’Euro n’est pas une préoccupation majeure et la marge d’expansion budgétaire est limitée. La dynamique des réformes italiennes et de l’Union bancaire européenne ralentirait nettement et la stratégie de sortie de la BCE resterait très lente (et pourrait encore être ralentie à cause de cela).

Malgré toutes les incertitudes, le véritable risque systémique lié à l’Italie (c’est-à-dire la sortie de l’euro) semble faible. Il est probable que (tout comme en Grèce) le gouvernement populiste se révélera être un échec (après quelques années) et que des partis traditionnels reviendront au pouvoir.

  • Les mouvements dramatiques au niveau du BTP soulèvent évidemment la question de qui est exposé à la dette publique italienne ?

L’exposition combinée des banques européennes à la dette publique italienne est de 293 milliards d’euros. Sans surprise, les principaux détenteurs sont UniCredit et Intesa, deux banques solides. Même avec une baisse générale de 20% des prix des obligations, l’impact par exemple de Intesa serait limitée à environ 350 points de base (avant le bouclier fiscal). Nous pensons que ces impacts sont gérables si l’on considère le niveau de protection actuel de ces banques par rapport à leurs exigences minimales de CET1.

La solidité financière des banques italiennes pourrait être affectée par des effets indirects (les NPL pourraient être plus difficiles à vendre et la qualité du crédit pourrait se détériorer) mais les acheteurs de NPL adoptent une vision à long terme et l’économie italienne a bien performé ces derniers trimestres. Selon la BRI, l’Italie est actuellement l’un des candidats les moins probables au stress bancaire.

 

1Forza Italia, et non Fratelle d’Italia